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Questions/réponses sur la variole
26 octobre 2001

 

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Q. Qu'est-ce que la variole?

R. La variole est une maladie très ancienne due à un virus, le virus de la variole. Les premiers symptômes sont une fièvre importante et la fatigue. Le virus provoque ensuite une éruption caractéristique, particulièrement à la face, aux bras et aux jambes. Les vésicules qui se forment se remplissent d'un liquide clair, puis de pus, et forment ensuite des croûtes qui finalement sèchent et tombent. Jusqu'à 30 % des cas étaient fatals. La variole existe depuis au moins 3000 ans et c'était l'une des maladies les plus redoutées dans le monde jusqu'à ce qu'elle soit éradiquée grâce à un programme mondial de vaccination mené en collaboration sous la direction de l'Organisation mondiale de la Santé. Le dernier cas naturel connu s'est produit en Somalie en 1977. Depuis, les seuls cas identifiés sont ceux qui ont été provoqués par un accident de laboratoire en 1978 à Birmingham (Angleterre); l'accident a tué une personne et occasionné une flambée limitée. La variole a été déclarée officiellement éradiquée en 1979.

* Q. Est-ce qu'elle se produit naturellement?

R. La variole ne se produit plus naturellement dans la mesure où elle a été totalement éradiquée après la mise en oeuvre d'un processus long et difficile qui a consisté à identifier tous les cas et toutes leurs personnes contacts et à faire en sorte qu'ils soient tous vaccinés. Auparavant, la variole a tué des millions de personnes.

 

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Q. Comment est-ce qu'elle s'attrape et est-ce qu'elle est contagieuse?

R. Le virus qui provoque la variole est contagieux; la transmission se fait de personne à personne et par les gouttelettes de salive projetées par les personnes infectées. L'exposition est suivie d'une période d'incubation de 7 à 17 jours et la contagiosité ne commence qu'avec la montée de la fièvre. Une éruption caractéristique apparaît deux à trois jours plus tard. La période de contagion maximale se situe dans la première semaine de la maladie, même si le varioleux reste contagieux jusqu'à la chute des dernières croûtes.

 

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Q. A quelle vitesse se propage la variole?

R. La vitesse de propagation de la variole est en général inférieure à celle d'autres maladies comme la rougeole ou la varicelle. Le patient transmet la variole essentiellement aux membres de sa famille et à ses amis, car, quand il est contagieux, le patient est en général déjà malade et au lit ; les grosses flambées épidémiques en milieu scolaire sont peu fréquentes.

 

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Q. Est-ce que les derniers stocks de virus variolique n'ont pas été détruits après l'éradication de la variole?

R. Quand l'éradication de la variole a été officiellement certifiée, en décembre 1979, il a été décidé d'un commun accord que tous les stocks de virus restants seraient soit détruits, soit remis à l'un des deux laboratoires de haute sécurité existants – l'un situé aux Etats-Unis d'Amérique et l'autre dans la Fédération de Russie. Ce processus s'est achevé au début des années 80 et, depuis, aucun autre laboratoire n'a eu officiellement accès au virus qui cause la variole.

 

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Q. Mais alors, pourquoi reparle-t-on de la variole maintenant?

R. Certains gouvernements estiment que le virus qui provoque la variole existe dans d'autres laboratoires que ceux qui ont été désignés et pourrait être mis en circulation délibérément pour faire du mal. Il est impossible de chiffrer le risque que cela arrive, mais à leur demande, l'OMS essaie d'aider les pouvoirs publics à se préparer à une telle éventualité.

 

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Q. Est-ce que la variole peut être traitée?

R. Il n'existe pas de traitement de la variole, mais la vaccination permet très efficacement d'éviter l'évolution de l'infection si elle est administrée dans les quatre jours au plus qui suivent l'exposition d'une personne au virus. C'est cette stratégie qui a été appliquée pour éradiquer la variole au XXe siècle. Des médicaments antiviraux nouveaux, mis au point contre d'autres maladies depuis l'éradication de la variole, pourraient peut-être servir. Aucune étude concernant leur utilité ou leur innocuité n'a été réalisée chez des personnes exposées à la variole.

 

* Q. Existe-t-il un vaccin?

R. Oui, il existe un vaccin contre la variole et c'est lui qui a permis d'éradiquer la maladie. Ce vaccin ne contient pas le virus de la variole qui est responsable de la maladie mais un autre virus, étroitement apparenté, appelé virus de la vaccine. Quand ce vaccin est administré à l'homme, il le protège contre la variole. Toutefois, il peut avoir des effets secondaires très graves, parfois fatals dans les cas extrêmes. Par conséquent, il n'est pas recommandé pour la vaccination de l'ensemble de la population, vu que la variole a été éradiquée. Il est utilisé pour protéger les chercheurs qui travaillent sur le virus de la variole et d'autres virus appartenant à la même famille (connus sous le nom d'orthopoxvirus). Il pourrait aussi servir à protéger toute personne estimée avoir un risque élevé d'exposition à la variole. Le vaccin ne peut pas être utilisé chez les personnes dont le système immunitaire ne fonctionne pas bien.

 

* Q. Est-ce qu'il faut vacciner très largement par le vaccin antivariolique pour protéger la population?

R. L'usage généralisé de la vaccination par le virus de la vaccine pour protéger de la variole n'est pas recommandé. La vaccination systématique n'est ni recommandée, ni administrée, dans aucun pays, dans la mesure où elle est susceptible de provoquer des complications graves, et même le décès. Le vaccin ne doit être administré qu'aux personnes qui ont un risque élevé d'entrer en contact avec le virus responsable de la variole ou qui y ont été exposées.

 

* Q. Qu'est-ce qu'il faut faire pour protéger la population contre la variole?

R. Les médecins, le personnel de santé et le personnel des hôpitaux du monde entier ont été formés pour identifier les maladies infectieuses, vérifier leur diagnostic et apporter une réponse appropriée. Ce système permettrait d'identifier une éventuelle flambée de variole, même si le virus avait été propagé délibérément dans l'intention de nuire. Le système de santé publique serait alors mobilisé pour rechercher tous les contacts connus de la personne infectée et pour les vacciner afin d'éviter l'apparition de nouveaux cas de variole. En opérant rapidement et efficacement, le nombre de cas pourrait être limité au minimum et la flambée serait maîtrisée. C'est grâce à cette méthode que la maladie a pu être éradiquée. La clé du succès est la qualité du système de détection des maladies et la rapidité de la réponse vis-à-vis des maladies infectieuses, quelle que soit leur cause. A ce jour, plusieurs gouvernements ont entrepris d'évaluer leur stock de vaccin antivariolique, pour tester son activité et déterminer la quantité disponible ; ils étudient également la possibilité d'augmenter le stock et dans quelles conditions.

 

* Q. J'ai été vacciné quand j'étais petit. Est-ce que je suis toujours protégé?

R. Toutes les personnes qui ont été vaccinées contre la variole possèdent un certain degré de protection (dans presque tous les pays, toutes les personnes de plus de 25-30 ans). Cette vaccination n'est peut-être plus entièrement efficace mais, avec une certaine probabilité, a des chances de vous protéger contre les effets les plus graves de la maladie. Toutefois, si vous avez été exposé directement au virus qui provoque la variole, la revaccination est recommandée.

 

* Q. Et dans le cas présent que fait l'OMS?

R. L'OMS reçoit les informations que lui transmettent les gouvernements et diverses sources concernant l'apparition supposée de flambées épidémiques inhabituelles, y compris de variole. Elle fournit en retour un avis technique pour les aider à répondre à ces situations. L'OMS a mis à disposition sur son site Web des informations pratiques sur le diagnostic et la surveillance de la variole ainsi que sur la réponse à apporter aux flambées. A supposer que la vaccination devienne une nécessité, l'OMS peut aider les pays à identifier des sources potentielles de vaccin.

 

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