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Société américaine

Revue électronique de l'Agence d'information des États-Unis, volume 2, numéro 3, septembre 1997

VERS UNE AMÉRIQUE UNIE : UN DÉBAT NATIONAL SUR LA RACE

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Invité par une université à participer à la cérémonie de remise des diplômes et à s'adresser aux étudiants, le président Clinton a prononcé un discours important sur le thème de la question raciale aux États-Unis. L'heure a sonné d'engager « un grand débat sans précédent », a affirmé le Président. Pour aider ses lecteurs à l'étranger à situer le débat dans son contexte, l'équipe de rédaction de cette revue électronique consacre le présent dossier à ce sujet, à la place que revêt la question raciale dans la société américaine d'aujourd'hui et à l'évolution des concepts en jeux.

Aux yeux d'un grand nombre d'Américains, l'histoire raciale des États-Unis est écrite en noir et blanc. Il est vrai que l'histoire américaine se définit essentiellement sous cet angle depuis les grandes initiatives des années 1950 et 1960 en faveur des droits civils. D'aucuns, toutefois, font le procès de cette perspective bipolaire qu'ils estiment inexacte et mal adaptée à la situation, compte tenu de la présence d'autres groupes dans notre pays et de leur importance démographique croissante dans notre société. De fait, de nombreux observateurs ont la conviction qu'en envisageant l'histoire dans une optique plus large et en façonnant plus équitablement la politique générale, on parviendra à redéfinir la question raciale de façon à rendre justice à la diversité des cultures et des ethnies.

A certains égards, le mot même de « race » en dit trop ou pas assez. Pour certains, la race recouvre l'ensemble distinctif des caractères physiques héréditaires sur la base desquels on subdivise les individus. Dans des cas extrêmes, le mot devient synonyme d'identification ethnique, voire religieuse. Qu'on la définisse en fonction de la couleur de la peau, de l'appartenance ethnique ou de facteurs culturels, il n'en demeure pas moins que la race fait partie inhérente de l'expérience humaine.

Souvent à l'origine d'affrontements, la question raciale a tenu une place centrale dans l'histoire des États-Unis, et le combat engagé au nom de la justice raciale, diversement définie, fait inexorablement pendant aux aspirations nationales de notre pays. Ainsi la question raciale s'immisce-t-elle fréquemment dans la vie politique et dans la discussion de thèmes politiques ; c'est le cas, par exemple, des programmes visant à compenser la discrimination dont les minorités et les femmes ont fait l'objet, dits « affirmative action » aux États-Unis. Ce terme englobe les démarches juridiques et les actions à caractère social qui sont menées depuis l'adoption, en 1964, de la loi sur les droits civils, dont l'objectif est d'améliorer les débouchés sur le plan de l'éducation et de l'emploi pour les membres de groupes minoritaires. Les partisans et les détracteurs de cette politique continuent de peser le pour et le contre des mesures adoptées en son nom, et cette revue électronique présente le point de vue du président Clinton sur ce sujet ainsi que l'opinion de deux éminents commentateurs.

L'appel au dialogue qu'a lancé le président Clinton a suscité un vif débat qui est loin d'être clos. C'est un sujet sur lequel on pourrait s'étendre indéfiniment. La présente revue ne retrace pas le contexte historique de la question dans ses moindres détails et elle ne prétend pas non plus résoudre une fois pour toutes les grandes interrogations qui persistent. Elle se propose en revanche de faire ressortir la complexité des questions en jeu en présentant des articles qui reflètent des points de vue différents, voire contradictoires. Nous formons le voeu que ces articles aideront le lecteur à mieux comprendre ce « grand débat » si particulier aux États-Unis et à y déceler peut-être des aspects susceptibles de s'appliquer à d'autres pays et à d'autres peuples.

La Société américaine
Revue électronique de l'USIA, volume 2, numéro 3, septembre 1997