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Accueil | Lutte contre le terrorisme jeudi 1er mai 2003

Extrait - Le Rapport sur le terrorisme dans le monde en 2002

Document du département d'État diffusé le 30 avril 2003


Le 30 avril 2003, le secrétaire d'État, M. Colin Powell, et le coordinateur de la lutte antiterroriste au département d'État, M. Cofer Black, ont rendu public le Rapport annuel sur le terrorisme dans le monde en 2002, document préparé conformément à une loi (Titre 22 du Code des États-Unis, Section 2656f(a)), prévoyant la soumission annuelle au Congrès par le département d'État d'un compte rendu exhaustif sur le terrorisme, notamment les actes de terrorisme pratiqués par les pays et groupes de particuliers répondant aux critères de cette loi.

On trouvera ci-après le texte de cinq chapitres de ce rapport : l'introduction rédigée par M. Black, la définition du terrorisme, la politique des États-Unis, l'année en bref et le résumé sur l'Afrique.

(Début des extraits)

Rapport annuel sur le terrorisme mondial
Résumé analytique

Bureau du secrétaire d'État
Bureau du coordinateur de la lutte antiterroriste
Avril 2003

INTRODUCTION

par l'ambassadeur Cofer Black
Coordinateur de la lutte antiterroriste

Les actes maléfiques de terrorisme ont continué de menacer le monde durant toute l'année 2002, de Bali à Grozny et à Mombasa. En même temps, la guerre mondiale contre la menace du terrorisme a été menée de manière intensive dans toutes les régions du globe et a produit des résultats encourageants.

Au cours de l'année, nous avons assisté à la libération de l'Afghanistan par les forces de la Coalition, à l'expulsion d'Al-Qaïda et du régime oppressif des talibans, à la destruction de leur infrastructure pour la formation des terroristes et à la mise en place d'un gouvernement de transition attaché à la démocratie et au développement économique.

Les terroristes d'Al-Qaïda sont en fuite et des milliers d'entre eux ont été emprisonnés.

Plus d'un tiers des hauts dirigeants d'Al-Qaïda ont été tués ou capturés, dont certains de ceux qui avaient pris part aux conspirations ayant mené aux attaques du 11 septembre, à l'attaque de l'USS Cole en 2002 et aux attentats à la bombe contre deux ambassades américaines en Afrique de l'Est en 1998.

Par ailleurs, la coalition antiterroriste mondiale forgée au lendemain des attaques du 11 septembre aux États-Unis reste unie.

Le monde entier combat le terrorisme sur cinq fronts : dans le domaine diplomatique, les renseignements, la répression de la criminalité, le domaine financier et le domaine militaire.

Domaine diplomatique - Les progrès accomplis dans la guerre mondiale contre le terrorisme n'auraient pas été réalisables sans d'intenses activités diplomatiques dans le monde entier.

La diplomatie sous-tend toute la campagne ; elle renforce la volonté politique, l'appui et les mécanismes qui permettent à nos forces de l'ordre, à nos services de renseignement et à nos communautés militaires d'agir de manière efficace.

Le réseau des relations que nous avons cultivées a porté ses fruits de multiples manières, depuis l'accroissement de la sécurité chez nous et à l'étranger jusqu'à l'appréhension des terroristes recherchés pour les traduire en justice aux États-Unis et dans d'autres pays.

Tous nos amis se sont tenus à nos côtés au sein des instances multilatérales, Nations unies, OTAN, ANZUS, Union européenne, G7, G8, OEA, ANASE, APEC, OIC, OCDE et OSCE, et dans le cadre de relations bilatérales pratiquement dans tous les coins du monde.

Les nouvelles relations en matière de lutte antiterroriste nouées avec la Russie, la Chine, l'Inde, le Pakistan, les républiques d'Asie centrale et d'autres pays se sont révélées efficaces et constituent pour l'avenir une promesse du maintien des initiatives actuelles. La collaboration à la lutte contre le terrorisme s'est approfondie avec des partenaires tels que l'Algérie, Bahreïn, l'Égypte, le Maroc, la Tunisie et les Emirats arabes unis.

Les objectifs de la coalition sont clairs : il s'agit d'éliminer la menace que pose le terrorisme international et de dissuader les États d'appuyer ou d'abriter les groupes terroristes internationaux.

Renseignement - Les renseignements recueillis sur l'infrastructure d'Al-Qaïda en Afghanistan nous ont aidés à démanteler l'organisation ou à disperser bon nombre de ses membres.

Les informations obtenues auprès des combattants ennemis capturés et des terroristes emprisonnés font actuellement l'objet d'une exploitation efficace dans le monde entier.

L'expansion du partage des renseignements et de la coopération entre les pays depuis le 11 septembre prévient les attaques, sauve des vies humaines et expose les lieux où se cachent les terroristes.

Répression de la criminalité - Un filet mondial impressionnant s'est resserré autour d'Al-Qaïda. Depuis le 11 septembre 2001, plus de 3.000 membres ou associés de l'organisation ont été détenus dans plus de 100 pays, largement en raison de la coopération entre les autorités de police.

Des cellules entières ont été démantelées dans des pays tels que Singapour, l'Italie, et ailleurs. Dans toutes ces cellules, des attaques meurtrières contre les intérêts des États-Unis ou de leurs alliés étaient en cours de préparation.

Aux États-Unis, les lois visant les terroristes sont appliquées de manière systématique.

C'est ainsi que le ministre de la justice, M. John Ashcroft, a pu parler du 4 octobre comme d'une « journée décisive dans la guerre contre le terrorisme aux États-Unis ». Ce jour-là, les États-Unis ont inculpé Richard Reid, auteur d'une tentative d'attentat au moyen d'explosifs dissimulés dans ses chaussures, condamné le taliban américain John Walker Lindh et neutralisé une cellule terroriste soupçonnée d'appartenir au réseau d'Al-Qaïda à Portland (Orégon). Une autre cellule d'Al-Qaïda alléguée a été découverte et ses membres ont été arrêtés à Lackawanna (État de New York) au cours de l'été.

Depuis la publication du rapport de l'année dernière sur le terrorisme mondial, les États-Unis ont classé plusieurs autres groupes dans la catégorie des Organisations terroristes étrangères (OTE), notamment le Parti communiste des Philippines/la Nouvelle Armée du peuple, Jemaah Islamiya et Lashkar-I-Jhangvi. L'organisation Lashkar-I-Jhangvi est responsable de l'enlèvement et de l'assassinat du journaliste américain Daniel Pearl l'année dernière. La classification en tant qu'OTE est assortie de plusieurs conséquences juridiques : il est illicite pour les ressortissants américains de fournir sciemment des fonds ou d'autres formes d'appui matériel aux groupes ainsi désignés, les membres de ces groupes ne peuvent pas se voir délivrer de visas pour les États-Unis et les institutions financières américaines doivent bloquer les fonds appartenant à ces groupes.

Domaine financier - Quelque 166 pays ont donné l'ordre de geler plus de 121 millions de dollars d'avoirs financiers de ces groupes.

Pratiquement tous les pays du monde ont fourni des rapports aux Nations unies sur les mesures qu'ils ont prises pour se conformer aux dispositions de la résolution du Conseil de sécurité 1373, qui leur imposent l'obligation de geler des avoirs des terroristes et d'interdire à quiconque sur leur territoire de fournir une aide financière ou autre aux terroristes et à leurs partisans.

Le Groupe d'action financière sur le blanchiment des capitaux, groupe d'experts de 29 pays œuvrant en vue de l'adoption de normes juridiques et réglementaires pour combattre le blanchiment d'argent, s'emploie à interdire aux terroristes l'accès au système financier mondial.

L'Union européenne (UE) et les États-Unis ont collaboré étroitement pour s'assurer que pratiquement tout terroriste ou groupe de terroristes désigné comme tel par l'une des parties l'est également par l'autre. Les Pays-Bas ont pris des mesures efficaces pour geler les avoirs financiers de José Maria Sison, chef du Parti communiste/groupe de la Nouvelle armée du peuple aux Philippines, puis ont demandé à l'UE d'en faire de même, chose qui a été faite. En août, l'Italie s'est jointe aux États-Unis pour soumettre aux Nations unies les noms de 25 particuliers et sociétés ayant des relations avec Al-Qaïda afin que leurs avoirs puissent être gelés dans le monde entier.

Les pays du G8 se sont engagés à prendre un train de mesures visant à saisir les avoirs des terroristes. Le groupe de Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) a adopté un ambitieux plan d'action financier antiterroriste. Les États-Unis se sont joints au Kirghizistan, à l'Afghanistan et à la Chine pour inscrire le Mouvement islamiste du Turkestan oriental sur la liste des Nations unies des organisations affiliées à Al-Qaïda.

Aux États-Unis, le Centre de suivi des avoirs des terroristes étrangers, l'Opération Green Quest et le Groupe de travail sur le financement du terrorisme facilitent le partage des informations entre les organismes de renseignement et les forces de police et aident d'autres pays à améliorer leur législation et leur réglementation pour identifier les réseaux terroristes, parer à leurs actions et les vaincre de manière plus efficace.

Plus de 250 groupes et entités terroristes ont été classés en tant que tels en vertu du décret présidentiel 13324 qui permet de geler leurs avoirs aux États-Unis.

En novembre les États-Unis ont bloqué les avoirs de la Fondation « Benevolence International » qui, pendant des années, a abusé de son statut d'organisation caritative pour acheminer des fonds à Al-Qaïda. Le directeur de la fondation est étroitement associé à Oussama ben Laden et a appuyé sa cause par une aide financière.

Egalement en novembre, le ministère des finances et le département d'État ont annoncé l'établissement d'un programme doté de 5 millions de dollars EU offrant de verser des récompenses pour la communication d'informations menant au démantèlement de toute opération de financement du terrorisme.

Tous ces efforts ont eu pour effet d'accroître considérablement les difficultés de la collecte et de l'acheminement des fonds pour les terroristes. Nombre de particuliers et d'entités qui apportaient à ceux-ci une aide financière semblent à présent s'en abstenir. Certains des intermédiaires ont été appréhendés et inculpés et les terroristes ne peuvent plus utiliser librement le système bancaire international.

Les progrès futurs ne seront pas mesurés en millions de dollars d'avoirs gelés, étant donné que le montant de ces financements est limité, mais selon les efforts qu'auront fournis les différents pays pour prévenir le financement du terrorisme. Fondamentalement, les terroristes doivent maintenant se méfier de tout, en se demandant s'ils peuvent, sans crainte, mobiliser et déplacer des fonds, planifier des opérations et les exécuter.

Domaine militaire - L'opération Liberté immuable a été lancée le 7 octobre 2001. Elle réunit quelque 90 pays, soit près de la moitié des pays du monde. C'est la plus vaste coalition militaire jamais été assemblée de l'histoire de l'humanité. Ses succès ont également de dimensions historiques.

La majorité du territoire afghan a été libérée du contrôle des talibans en moins de quelques semaines. Avec leurs partenaires de la coalition, les États-Unis aident à former l'armée nationale afghane pour que les Afghans puissent de nouveau assurer eux-mêmes la sécurité et la stabilité de leur pays. Des écoles ont été reconstruites ; la formation d'enseignants a été assurée et des livres de classe ont été fournis. Les travaux de déminage des mines terrestres sont en cours. Des centaines de milliers de réfugiés sont rentrés chez eux. En Afghanistan et ailleurs, les interventions militaires de portée mondiale contre les terroristes se poursuivent. Plus de 500 personnes suspectées de terrorisme sont détenues à la Base militaire américaine de Guantanamo Bay, à Cuba.

Conclusion - Malgré de solides progrès, les dangers persistent.

Al-Qaïda est toujours en train de préparer des attaques. Chacun des agents opérationnels d'Al-Qaïda appréhendé à ce jour était impliqué dans la phase de préparation d'une attaque au moment de sa capture. Des cassettes audio récentes enregistrées par des dirigeants d'Al-Qaïda exhortent à d'autres actes de violence qui menacent les États-Unis et les alliés de la Coalition.

Ces menaces doivent être prises très au sérieux et de nouvelles attaques sont probables.

Je me suis attaché jusqu'ici à décrire nos nombreux succès dans le domaine de la diplomatie, des renseignements, de la répression de la criminalité, de la finance et de l'action militaire. Si grands qu'ils soient, il faut se garder toutefois de croire que la victoire se profile à l'horizon. Nous en sommes loin. En fait, en dernière analyse, le succès de la campagne antiterroriste reposera en grande partie sur deux facteurs : le maintien de la volonté politique internationale et le développement efficace des capacités.

En premier lieu, nous devons soutenir et renforcer la volonté politique des États qui combattent le terrorisme. Le secret du maintien d'une coalition consiste à démontrer de manière quotidienne à ses membres que la lutte n'est pas finie et que la persévérance va clairement dans le sens de leurs intérêts à long terme. Mes entrevues avec les responsables gouvernementaux de chaque région du monde m'ont convaincu que nous avions réalisé d'immenses progrès dans ce domaine.

En second lieu, nous devons accroître les capacités de tous les États à lutter contre le terrorisme. En dépit de notre puissance inégalée, nous savons que nous ne pouvons pas vaincre sans aide extérieure. Les États-Unis ne peuvent pas suivre toutes les pistes, arrêter tous les suspects, réunir et analyser tous les renseignements, appliquer des sanctions efficaces à tous les commanditaires du terrorisme, prévenir la prolifération des armes de destruction massive, ou trouver et combattre toutes les cellules terroristes.

En bref, nous livrons ici un combat mondial dans lequel seul un système mondial nous permettra de l'emporter.

L'un de nos principaux objectifs est d'aider les pays à s'acquitter de leurs obligations au titre de la résolution 1373 du Conseil de sécurité et de renforcer les capacités des Nations unies en matière de lutte antiterroriste. Notre aide comporte toute une gamme de mesures allant des séminaires sur la rédaction, la mise en œuvre et l'application des lois contre le blanchiment d'argent jusqu'à l'exécution de programmes spécialisés de formation tactique à l'antiterrorisme.

Les gouvernements qui souhaitent renforcer leur capacité de lutte antiterroriste ont à leur disposition un certain nombre d'outils puissants, certains étant disponibles auprès du gouvernement des États-Unis, d'autres étant des produits de la communauté internationale. Parmi ces outils figurent notamment :

  • Les 12 conventions internationales contre le terrorisme, qui peuvent servir de base aux efforts antiterroristes fondés sur la primauté du droit, élément essentiel de notre politique ;

  • Le Programme d'aide à l'antiterrorisme mis en œuvre par le département d'État, qui dispense une formation aux forces de police et de sécurité étrangères dans des domaines aussi critiques que la sécurité des aéroports, les enquêtes sur les attentats à la bombe et la protection des dirigeants ;

  • Des ateliers de politique de haut niveau, qui forgent des relations bilatérales en matière de lutte antiterroriste tout en favorisant une coopération interorganisations pour la lutte contre le terrorisme au sein des instances gouvernementales de pays amis ;

  • Une coopération régionale en vue de renforcer la sécurité des frontières, d'améliorer les lois et de partager les renseignements entre forces de police ;

  • Des conférences régionales (par exemple en Asie du Sud-Est, en Asie centrale et dans le Caucase) organisées par le bureau de la lutte antiterroriste du département d'État, qui réunissent les responsables officiels de la sécurité pour partager leurs idées et leurs expériences et pour élaborer des approches communes visant à prévenir les actions des terroristes internationaux, à s'y opposer et à les vaincre ; et

  • Des séminaires juridiques conçus pour aider les pays en matière d'évaluation et d'élaboration de mesures législatives antiterroristes dans divers domaines, tels que le financement du terrorisme et la réglementation bancaire, les lois de l'immigration et le contrôle des exportations.

    Nous sommes à l'œuvre dans le monde entier pour renforcer les capacités des forces des divers pays afin qu'elles puissent mener la lutte contre les terroristes, que ce soit au Yémen dans les rues de Sanaa, en Géorgie dans les gorges de Pankisi, dans l'île de Basilan aux Philippines ou dans les jungles de la Colombie.

    Notre but est d'aider les gouvernements à devenir des partenaires à part entière et autonomes dans la lutte contre le terrorisme.

    Comme l'a déclaré le président Bush à la fin de 2002 : « Au cours de la nouvelle année, nous poursuivrons la guerre contre la terreur avec patience, concentration et détermination. Avec l'aide d'une vaste coalition, nous nous assurerons que les terroristes et leurs partisans ne pourront trouver refuge dans aucune caverne ni dans aucun recoin de la planète. »

    DÉFINITIONS

    Il n'est pas de définition du terrorisme qui fasse l'unanimité. Aux fins du présent rapport, nous avons retenu la définition qui en est donnée au titre 22 du Code des États-Unis, section 2656f(d), et qui est la suivante : le terme « terrorisme » désigne des actes de violence prémédités à motivations politiques perpétrés contre des non-combattants par des groupes sous-nationaux ou des agents clandestins, généralement dans le but d'influencer un public.

    Le terme « terrorisme international » s'applique au terrorisme concernant des ressortissants ou le territoire de plusieurs pays.

    Le terme « groupe terroriste » désigne un groupe qui pratique, ou qui possède des sous-groupes importants qui pratiquent le terrorisme international.

    Le gouvernement des États-Unis emploie ces définitions du terrorisme à des fins statistiques et analytiques depuis 1983.

    Le terrorisme intérieur est probablement un phénomène plus répandu que le terrorisme international. Étant donné que le terrorisme international a des impacts directs sur les intérêts des États-Unis, c'est lui qui fait l'objet principal des analyses du présent rapport. Le rapport décrit également les principales caractéristiques de l'évolution du terrorisme intérieur, mais sans fournir de statistiques sur ce phénomène.

    POLITIQUE DES ÉTATS-UNIS

    Le président Bush a défini la portée de la guerre contre le terrorisme. La politique antiterroriste des États-Unis est guidée par quatre principes politiques constants :

    Premièrement, ne pas faire de concessions aux terroristes et ne pas conclure de compromis avec eux.

    Le gouvernement des États-Unis ne fera aucune concession aux gens ou aux groupes qui tiennent en otage des ressortissants américains, représentants officiels ou particuliers. Les États-Unis utiliseront toutes les ressources appropriées pour assurer le retour sain et sauf de tout citoyen des États-Unis pris en otage. Par ailleurs, il est de la politique du gouvernement des États-Unis de refuser à tout preneur d'otage le paiement d'une rançon, la libération de prisonniers, des changements politiques ou autres actes pouvant être interprétés comme des concessions.

    Deuxièmement, traduire les terroristes en justice pour qu'ils répondent de leurs crimes.

    Les États-Unis poursuivront les terroristes qui s'attaquent aux Américains et à leurs intérêts et les appréhenderont, quel que soit le temps nécessaire.

    Troisièmement, isoler de la communauté internationale les États qui soutiennent les terroristes et exercer des pressions sur eux afin de les obliger à modifier leur comportement.

    Il y a sept pays qui ont été désignés comme des États parrainant le terrorisme : la Corée du Nord, Cuba, l'Iran, l'Irak, la Libye, le Soudan et la Syrie.

    Quatrièmement, renforcer les moyens de lutte contre le terrorisme des pays qui coopèrent avec les États-Unis et qui ont besoin de leur aide.

    Dans le cadre du programme d'aide à l'antiterrorisme, les États-Unis fournissent une formation et une aide aux forces de l'ordre et aux services de sécurité de certains gouvernements étrangers et amis. Les cours dispensés couvrent des domaines tels que la sécurité des aéroports, la détection des explosifs, le sauvetage des otages et la gestion des crises. Une composante récente de cette formation porte sur les appuis financiers des terroristes et le blanchiment d'argent.

    Les équipes de formation à la lutte antiterroriste et d'assistance technique collaborent avec les pays pour identifier leurs vulnérabilités, renforcer leurs capacités et fournir une aide ciblée visant les problèmes du financement du terrorisme.

    En même temps, des équipes d'enquête spéciales collaborent avec les pays pour identifier et éliminer les sources de financement du terrorisme. Nous avons également entrepris d'élaborer des ateliers pour aider les pays à se doter de lois solides pour s'opposer au terrorisme, et notamment à son financement. Au cours des 18 dernières années, nous avons formé plus de 35.000 responsables officiels dans 152 pays aux divers aspects de la lutte contre le terrorisme.

    Nous faisons appel également à toute une gamme de ressources de formation d'autres organismes du gouvernement des États-Unis, notamment pour la formation militaire par le ministère de la défense, aux fins de renforcer les capacités internationales. Par ailleurs, nous continuerons d'œuvrer avec la communauté mondiale et de rechercher la coopération d'autres pays partenaires.

    Notre programme de répression du terrorisme aide les pays amis à empêcher les terroristes de traverser librement les frontières internationales.

    Notre programme de récompenses offre des sommes allant jusqu'à 5 millions de dollars pour la communication de renseignements qui préviennent les actes de terrorisme international visant les ressortissants des États-Unis ou leurs biens dans le monde entier ou qui contribuent à une issue favorable. Le secrétaire d'État Powell a autorisé le versement d'une récompense pouvant atteindre 25 millions de dollars pour tout renseignement qui mènera à la capture d'Oussama ben Laden et d'autres hauts responsables d'Al-Qaïda.

    L'ANNÉE EN BREF

    Les terroristes internationaux ont mené 196 attaques en 2002, soit une réduction significative (45 %) par rapport aux 355 attaques enregistrées en 2001. Un total de 717 personnes ont péri l'an dernier dans ces attaques, un nombre très inférieur aux 3.295 morts de l'année précédente, parmi lesquels figuraient les milliers de personnes tuées lors de l'attaque du 11 septembre à New York, Washington et en Pennsylvanie.

    Un total de 1.983 personnes ont été blessées par les terroristes en 2002, soit 2.283 personnes de moins que l'année précédente.

    Le nombre d'attaques contre les États-Unis a été de 77, soit 65 % de moins que l'année précédente, où le total s'élevait à 219. La principale raison de cette réduction a été la diminution sensible du nombre d'attaques aux explosifs contre les oléoducs en Colombie (41 l'année dernière contre 170 en 2001).

    Un total de 30 ressortissants des États-Unis ont été tués par des terroristes l'année dernière, dont Daniel Pearl, chef du bureau du Wall Street Journal pour l'Asie du Sud, kidnappé et assassiné à Karachi (Pakistan) ; le missionnaire américain Martin Burnham, gardé en otage pendant plus d'un an aux Philippines par le Groupe Abou Sayyaf, qui a été tué lors d'une tentative de sauvetage ; le diplomate américain Laurence Foley, assassiné à bout portant par un tireur alors qu'il quittait son domicile pour se rendre à son bureau à Amman (en Jordanie).

    Un total de 687 non-Américains ont été tués l'année dernière dans des attaques terroristes telles que les attaques suivantes :

  • Le 12 octobre, dans un station balnéaire de Bali (Indonésie), une voiture piégée a explosé dans un quartier touristique très fréquenté où se trouvaient de nombreuses boîtes de nuit, cafés et bars. L'attaque a fait plus de 200 morts, ressortissants de 24 pays. C'était l'attaque terroriste la plus meurtrière depuis le 11 septembre 2001.

  • Le 23 octobre, plus de 40 terroristes tchétchènes armés ont pris 800 Moscovites en otage dans un théâtre et ont demandé l'arrêt immédiat des opérations de sécurité russes en Tchétchénie. Plus de 120 des otages sont morts des suites de l'emploi d'un gaz narcotique pendant l'opération de sauvetage.

  • Le 27 mars, un membre du HAMAS armé d'une bombe est entré dans le restaurant plein de monde d'un hôtel de Natanya (Israël) et a fait détoner l'engin, tuant 22 personnes.

    L'AFRIQUE

    Des attaques simultanées lancées contre une ligne aérienne commerciale et un hôtel à Mombasa (Kenya) en novembre ont tué 12 ressortissants kényans et 3 touristes israéliens, preuve tragique du fait que l'Afrique subsaharienne continue de souffrir du terrorisme dû à la fois à des groupes d'insurgés autochtones qui emploient des tactiques terroristes et à des groupes terroristes internationaux.

    L'engagement et l'appui du Kenya, de Djibouti et de l'Éthiopie ont été essentiels pour assurer le succès de la poursuite des activités antiterroristes des États-Unis dans la corne de l'Afrique et dans la péninsule Arabe. Le désir de contribuer à cet effort mondial de lutte contre le terrorisme s'est étendu du Soudan à l'Afrique du Sud et de la Gambie à un certain nombre de groupes en Somalie.

    En 2002, les gouvernements des pays de l'Afrique subsaharienne ont presque universellement honoré leurs engagements de combattre le terrorisme mondial dans le cadre d'initiatives unilatérale et multilatérales.

    Dans ce but, l'Union africaine (UA) a organisé en septembre 2002 une conférence sur l'antiterrorisme en Algérie.

    (Note : l'Organisation de l'unité africaine (OUA) a changé de nom en 2002 pour devenir l'Union africaine (UA)).

    La réunion de septembre a également produit un plan d'action pour la mise en œuvre de la Convention de l'OUA de 1999 sur la prévention du terrorisme et la lutte contre le terrorisme et des accords ont été conclus pour établir un Centre africain d'études et de recherches sur le terrorisme, qui sera basé en Algérie. L'UA appuie fortement la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui demande entre autres aux États de prévenir et de supprimer le financement des actes de terrorisme. Elle appuie de même solidement la résolution 1269 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui réaffirme que la suppression des actes de terrorisme international, y compris ceux auxquels des États sont associés, constitue une contribution essentielle au maintien de la paix et de la sécurité internationales. Les 16 membres de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) se sont réunis en septembre pour examiner la mise en place d'un bureau d'enquêtes et de renseignement criminels qui accorderait une attention particulière au terrorisme ainsi qu'au trafic des drogues, au blanchiment d'argent, au commerce illégal d'armes et à la contrefaçon.

    Les États-Unis œuvrent avec les pays africains de diverses manières pour renforcer leurs capacités en matière de lutte antiterroriste. C'est notamment l'un des buts de l'Initiative pan-sahélienne (PSI), programme du département d'État des États-Unis conçu pour aider le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie à protéger leurs frontières, à suivre les déplacements des personnes, à combattre le terrorisme et à accroître la stabilité régionale. La PSI aidera ces pays à lutter contre les opérations terroristes connues et les incursions transfrontières, ainsi que contre le trafic des gens et le commerce des denrées illicites. La formation et l'aide matérielle fournies par les États-Unis s'accompagneront d'un programme visant à réunir les responsables civils et militaires des quatre pays pour les encourager à une coopération accrue dans le domaine de la lutte antiterroriste et du contrôle des frontières dans les pays de la région et entre ces pays. L'initiative comporte également des composantes de formation et d'appui pour renforcer les aptitudes professionnelles des forces de police et de sécurité, la sécurité des aéroports et les procédures d'immigration et de douane.

    Un certain nombre de pays africains ont entrepris d'adhérer aux 12 conventions et protocoles internationaux relatifs au terrorisme, comme le demande la résolution 1373 du Conseil de sécurité des Nations unies. Les pays africains signataires des 12 conventions et protocoles sont le Botswana, le Mali et le Ghana. Un grand nombre de gouvernements africains ont pris des mesures positives pour combattre le financement du terrorisme en gelant les avoirs de particuliers ou d'organisations désignés par les États-Unis conformément au décret présidentiel 13224. Nombre de gouvernements africains ont également pris des mesures pour geler les avoirs des particuliers ou entités figurant sur la liste consolidée 1267 du Comité des sanctions des Nations unies, comme ayant des liens avec Oussama ben Laden et des membres d'Al-Qaïda et des talibans. Les États membres des Nations unies sont requis de geler ces avoirs en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies.

    En dépit de l'intensification des efforts de lutte antiterroriste depuis le 11 septembre 2001, la situation de beaucoup de pays africains en fait toujours des lieux d'accueil favorables aux terroristes. Cette situation se caractérise notamment par le manque de ressources financières et technologiques, l'instabilité et la violence qui perdurent dans certains régions, la corruption, la faiblesse des systèmes de réglementation judidiaire et financière, la perméabilité des frontières et l'absence de dispositif de contrôle des côtes, qui facilitent les déplacements illicites de personnes et de biens.

    (Fin des extraits)



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