Service d'information du département d'État
Accueil mardi 20 janvier 2004

Extrait - Le discours du président Bush sur l'état de l'Union

Extraits relatifs à la politique étrangère


On trouvera ci-après des extraits du discours sur l'état de l'Union que le président Bush a prononcé le 20 janvier au Congrès. Ces extraits ont trait à la politique étrangère des États-Unis.

(Début des extraits)

La Maison-Blanche
Le 20 janvier 2004

Discours sur l'état de l'Union

(...)

L'Amérique est ce soir une nation appelée à de grandes responsabilités, et en marche pour les assumer.

Alors que nous sommes réunis, des centaines de milliers de soldats américains, hommes et femmes, sont déployés à travers le monde dans la guerre contre le terrorisme. En apportant de l'espoir aux opprimés et en soumettant les violents à la justice, ils renforcent la sécurité de notre pays.

Tous les jours, des policiers et des agents de renseignement suivent la trace des menaces de terroristes ; des analystes examinent les listes de voyageurs des lignes aériennes ; les hommes et les femmes de notre nouveau ministère de la sécurité intérieure patrouillent nos côtes et nos frontières. Leur vigilance protège notre pays.

Les Américains montrent une fois de plus qu'ils sont le peuple le plus travailleur du monde. L'économie américaine se renforce. Les allégements fiscaux que vous avez votés donnent des résultats.

Ce soir, les membres du Congrès peuvent tirer fierté des grandes œuvres de compassion et des réformes que les sceptiques estimaient impossibles. Vous améliorez le niveau de nos écoles publiques et vous donnez aux personnes âgées la possibilité d'obtenir le remboursement de médicaments prescrits dans le cadre de « Medicare ».

Nous avons fait face ensemble à de graves problèmes, et maintenant nous avons à faire face à un choix. Nous pouvons aller de l'avant avec confiance et détermination ou nous pouvons retourner à l'illusion dangereuse selon laquelle les terroristes ne complotent pas et les régimes dévoyés ne nous menacent pas. Nous pouvons poursuivre la croissance économique ainsi que les réformes dans les domaines de l'éducation et de l'assurance maladie pour les personnes âgées ou nous pouvons revenir aux anciennes politiques et aux anciennes divisions.

Nous ne sommes pas arrivés jusqu'ici, à travers les tragédies, les épreuves et la guerre, pour vaciller et laisser notre tâche inachevée. Le peuple américain a relevé le défi de l'histoire, et il attend la même chose de nous. Par ses efforts, son entreprise et son caractère, il montre combien l'état de notre Union est confiant et fort.

Notre obligation la plus grande est la défense active de la population. Vingt-huit mois se sont écoulés depuis le 11 septembre 2001 - plus de deux ans sans une attaque sur notre territoire - et il est tentant de croire que le danger a disparu. Cet espoir est compréhensible, réconfortant, et faux. Les attentats ont continué à Bali, à Djakarta, à Casablanca, à Riyadh, à Mombassa, à Jérusalem, à Istanbul et à Bagdad. Les terroristes continuent de comploter contre les États-Unis et contre le monde civilisé, mais par notre volonté et notre courage, nous vaincrons ce danger.

Aux États-Unis, où la guerre a commencé, nous devons continuer de donner au personnel chargé d'assurer la sécurité intérieure et de faire appliquer la loi tous les instruments dont il a besoin pour nous défendre. L'un de ces instruments essentiels est la loi PATRIOT, qui permet aux policiers fédéraux de mieux échanger des informations, de pourchasser les terroristes, de démanteler leurs cellules et de saisir leurs biens. Depuis des années, nous appliquons des dispositions semblables pour arrêter des escrocs et des trafiquants de stupéfiants. Si ces méthodes sont bonnes pour pourchasser des criminels, elles sont encore plus importantes pour pourchasser des terroristes. Des dispositions clés de la loi PATRIOT vont arriver à expiration l'année prochaine, alors que la menace que font peser les terroristes ne disparaîtra pas en même temps. Nos services de police ont besoin de cette loi essentielle pour protéger nos concitoyens. Il est nécessaire que vous prorogiez la loi PATRIOT.

Les États-Unis sont de nouveau à l'offensive contre les terroristes qui ont déclenché cette guerre. En mars dernier, Khalid Shaikh Mohammed, l'un des organisateurs des attentats du 11 septembre, s'est réveillé aux mains des autorités américaines et pakistanaises. Le 11 août dernier a eu lieu la capture du terroriste Hambali, l'un des principaux auteurs d'une l'attaque qui avait fait plus de 200 morts en Indonésie. Nous pourchassons les membres d'Al-Qaïda à travers le monde - et près des deux tiers de leurs chefs connus ont maintenant été arrêtés ou tués. Des milliers de militaires extrêmement habiles et résolus se livrent à une chasse à l'homme, à la poursuite du reste des tueurs qui se cachent dans les villes et des cavernes et nous traduirons, un par un, ces terroristes en justice.

Dans le cadre de l'offensive contre le terrorisme, nous affrontons également les régimes qui recèlent et soutiennent les terroristes et sont susceptibles de leur fournir des armes nucléaires, chimiques ou biologiques. Les États-Unis et leurs alliés sont déterminés : Nous refusons de vivre sous la menace de cet ultime danger.

Les premiers qui ont pu constater notre détermination ont été les talibans qui avaient fait de l'Afghanistan la principale base d'entraînement des tueurs d'Al-Qaïda. À partir de ce mois-ci, ce pays a une nouvelle constitution qui garantit des élections libres et la pleine participation des femmes. Les maisons de commerce ouvrent leurs portes, des dispensaires sont établis et les enfants afghans, garçons et filles, vont de nouveau à l'école. Avec l'aide de la nouvelle armée afghane, notre coalition lance des raids puissants contre les membres survivants des talibans et d'Al-Qaïda. Les Afghans, hommes et femmes, construisent un pays libre et fier qui combat le terrorisme - et c'est un honneur pour les États-Unis d'être leur ami.

Depuis la dernière fois que nous nous étions réunis dans cette salle, des forces combattantes des États-Unis, de Grande-Bretagne, d'Australie, de Pologne et d'autres pays ont fait appliquer les exigences des Nations unies, mis fin au régime de Saddam Hussein - et le peuple irakien est libre. Après avoir abattu le régime baassiste, nous nous heurtons à un reste de partisans violents de Saddam Hussein. Des hommes qui avaient fui devant nos troupes sont maintenant dispersés et sortent de l'ombre pour nous attaquer.

Ces tueurs, auxquels se joignent des terroristes étrangers, représentent un danger grave et constant. Mais nous marquons des progrès contre eux. Le dirigeant naguère tout-puissant de l'Irak a été découvert dans un trou et il est maintenant dans la cellule d'une prison. Nous avons capturé ou tué 45 des 55 principaux personnages officiels de l'ancien régime. Nos forces sont à l'offensive, menant chaque jour plus de 1.600 patrouilles et lançant chaque semaine une moyenne de 180 raids. Nous affrontons ces bandits irakiens avec tout autant de fermeté que nous avions affronté le régime maléfique de Saddam Hussein.

Le travail de construction d'un nouvel Irak est ardu, mais il est juste. Et les États-Unis ont toujours été disposés à faire ce qu'il fallait pour être justes. En janvier dernier, la seule loi qui régnait en Irak était dictée par les caprices d'un homme brutal. Aujourd'hui, notre coalition collabore avec le Conseil de gouvernement irakien à l'élaboration d'une législation de base et d'une déclaration des droits. Nous travaillons avec les Irakiens et les Nations unies pour préparer le passage à une pleine souveraineté irakienne d'ici la fin juin. Au fur et à mesure que la démocratie prendra pied en Irak, les ennemis de la liberté feront tout en leur pouvoir pour répandre la violence et la peur. Ils essaient d'ébranler la volonté de notre pays et celle de nos amis, mais jamais les États-Unis d'Amérique ne se laisseront intimider par des bandits et des assassins. Les tueurs échoueront et le peuple irakien vivra dans la liberté.

Mois après mois, les Irakiens assument davantage de responsabilités pour assurer leur sécurité et leur avenir. Et ce soir, nous avons l'honneur d'avoir parmi nous l'un des dirigeants les plus respectés de l'Irak, le président actuel du Conseil de gouvernement irakien, M. Adnan Pachachi. Monsieur, les États-Unis sont à vos côtés et aux côtés du peuple irakien tandis que vous construisez une nation libre et pacifique.

Grâce à l'action prééminente et déterminée des États-Unis, le monde s'améliore. Le mois dernier, le dirigeant de la Libye a spontanément promis de révéler et de démanteler son régime d'armes de destruction massive, notamment un projet d'enrichissement de l'uranium pour des armes nucléaires. Le colonel Kadhafi a correctement estimé que son pays s'en tirerait mieux, et serait plus en sécurité, sans armes de destruction massive. Neuf mois d'intenses négociations impliquant les États-Unis et la Grande-Bretagne ont abouti en Libye, alors que douze années de diplomatie ont échoué en Irak. Et cela pour une raison claire : pour que la diplomatie soit efficace, les mots doivent être crédibles - et personne ne peut plus douter de la parole des États-Unis.

Différentes menaces exigent différentes stratégies. De concert avec les pays de la région, nous exigeons que la Corée du Nord élimine son programme nucléaire. L'Amérique et la communauté internationale exigent que l'Iran respecte ses engagements et s'abstienne de mettre au point des armes nucléaires. L'Amérique est résolue à empêcher les armes les plus meurtrières du monde de tomber entre les mains des régimes les plus dangereux du monde.

Lorsque je suis venu à cette tribune le 20 septembre 2001, j'ai amené l'écusson d'un policier victime des attentats afin d'évoquer les vies brusquement finies et une tâche qui ne connaît pas de fin. Je vous ai alors promis, ainsi qu'à tous les Américains, mon engagement total envers la sécurité de notre pays et la défaite de nos ennemis. Or cette promesse, faite par un individu, a été tenue par de nombreuses personnes. Au Congrès, vous avez alloué les ressources nécessaires à notre défense, et avez voté sur la difficile question de la guerre ou de la paix. Nos alliés les plus proches ont été inébranlables. Nos agents de renseignement et nos diplomates ont travaillé avec habileté et sans relâche.

Quant aux hommes et aux femmes de l'armée des États-Unis, ils ont entrepris la tâche la plus difficile de toutes. Nous avons constaté leur compétence et leur courage dans les attaques de blindés, les raids nocturnes et les heures solitaires de garde. Nous avons été témoins de leur joie lorsqu'ils rentrent au pays, et nous avons ressenti le chagrin de la disparition de l'un des leurs. Du pont d'un porte-avions sur le Pacifique à un mess à Bagdad, j'ai eu l'honneur de rencontrer nos soldats. Nombre d'entre eux nous écoutent ce soir. Et je veux qu'ils sachent, ainsi que leur famille, que nous sommes fiers d'eux. Et mon gouvernement, et ce Congrès, vous donneront toutes les ressources dont vous avez besoin pour mener et gagner la guerre contre le terrorisme.

Je sais que d'aucuns se demandent si l'Amérique est vraiment en guerre. Ils considèrent le terrorisme plus comme un crime, un problème qui se règle essentiellement par des actions policières et des poursuites judiciaires. Après la première attaque perpétrée en 1993 contre le World Trade Center, certains des coupables ont été traduits en justice, jugés, condamnés et envoyés en prison. Mais cela n'a pas réglé le problème. Les terroristes continuaient de s'entraîner et de comploter avec d'autres pays, et de préparer des plans encore plus ambitieux. Après le chaos et le carnage du 11 septembre, engager des poursuites contre nos ennemis n'était plus suffisant. Les terroristes et leurs partisans ont déclaré la guerre aux États-Unis, et c'est bien la guerre qu'ils ont eue.

Certains, dans cet hémicycle et dans notre pays, n'ont pas soutenu la libération de l'Irak. Faire objection à une guerre découle souvent d'un motif sérieux. Mais reconnaissons franchement ce qu'il en aurait coûté de laisser Saddam Hussein au pouvoir. Nous recherchons tous les faits : déjà le rapport Kay a décelé des dizaines d'activités de programmes liés à des armes de destruction massive et des quantités significatives de matériel que l'Irak avait cachées aux Nations unies. Si nous n'avions pas agi, les programmes d'armes de destruction massive du dictateur se poursuivraient aujourd'hui. Si nous n'avions pas agi, les résolutions du Conseil de sécurité sur l'Irak se seraient révélées être des menaces vides, affaiblissant les Nations unies et encourageant des gestes de défi des dictateurs de par le monde. Les salles de torture de l'Irak seraient encore pleines de victimes terrifiées et innocentes. Les champs de la mort de l'Irak, où des centaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont disparu dans les sables, ne seraient encore connus que des tueurs. Pour tous ceux qui aspirent à la liberté et à la paix, le monde sans Saddam Hussein est un monde meilleur et plus sûr.

Certains détracteurs ont dit que nos obligations envers l'Irak auraient dû être internationalisées. On aurait du mal à expliquer ce reproche particulier à nos partenaires de Grande-Bretagne, d'Australie, du Japon, de la Corée du Sud, des Philippines, de Thaïlande, d'Italie, d'Espagne, de Pologne, du Danemark, de Hongrie, de Bulgarie, d'Ukraine, de Roumanie, des Pays-Bas, de Norvège, du Salvador et des dix-sept autres États qui ont engagé des forces en Irak. Lors de nos débats internes, nous ne devons pas oublier les contributions vitales de nos partenaires étrangers, ni diminuer leurs sacrifices. Depuis le début, les États-Unis ont recherché un appui international aux opérations en Afghanistan et en Irak, et en ont obtenu beaucoup. Il existe cependant une différence entre le fait de conduire une coalition de nombreuses nations et celui de se rendre aux objections d'une minorité. L'Amérique ne demandera jamais de note d'autorisation pour défendre la sécurité de son peuple.

Nous entendons également exprimer des doutes sur le fait de savoir si la démocratie est un objectif réaliste pour le Moyen-Orient, où la liberté est rare. Pourtant il est erroné, et condescendant, de postuler que des cultures entières et de grandes religions sont incompatibles avec la liberté et avec l'autonomie. Je crois fermement que Dieu a planté en chaque âme le désir de vivre libre. Et même quand ce désir est étouffé par la tyrannie pendant des décennies, il ressurgit toujours.

Tant que le Moyen-Orient demeurera un lieu de tyrannie, de désespoir et de colère, il continuera à produire des hommes et des mouvements qui menaceront la sécurité des États-Unis et de leurs amis. Aussi l'Amérique poursuit-elle une stratégie active pour la liberté au Moyen-Orient. Nous mettrons au défi les ennemis de la réforme, affronterons les alliés de la terreur et espérerons des normes plus élevées chez nos amis. Afin de transpercer les barrières d'une propagande haineuse, la Voix de l'Amérique et d'autres services de diffusion augmentent leurs émissions en arabe et en persan, et, bientôt, un nouveau service de télévision commencera à diffuser des nouvelles et des informations fiables à travers la région. Je vous enverrai une proposition visant à doubler le budget de la Fondation nationale pour la démocratie et à concentrer ses nouveaux travaux sur la promotion d'élections libres, du libre-échange, de la liberté de la presse et de la liberté syndicale au Moyen-Orient. Par-dessus tout, nous achèverons notre travail historique de démocratisation en Afghanistan et en Irak, pour que ces pays puissent éclairer la voie à d'autres nations et aider à transformer cette région en difficulté.

L'Amérique est un pays imbu d'une mission, qui reflète ses convictions les plus profondes. Nous n'avons aucun désir de dominer, aucune ambition d'empire. Notre but est la paix démocratique - une paix fondée sur la dignité et sur les droits de chaque homme et de chaque femme. Nous agissons pour cette cause avec nos amis et nos alliés à nos côtés, sans méconnaître toutefois la vocation spéciale de notre grande République en tant que fer de lance de la cause de la liberté.

(Fin des extraits)



Le présent site est géré par le Service d'information du département d'État des États-Unis (usinfo.state.gov/francais/). Le gouvernement des États-Unis décline toute responsabilité quant au contenu des autres sites auxquels il pourrait se référer.

Retour au haut de la page
ligne bleue
Accueil | Index du site | Administrateur | Recherche | Archives | Département d'État